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Déclin Urbain – Alternative pour penser la ville
Retour d'étudiant
Répondre à l’appel à projets de stages de l’Ecole Urbaine de Lyon a été une étape clé dans mon parcours professionnel en 2019. La chance qui nous est offerte au travers de ce programme tient en la liberté qu’à l‘EUL d’accompagner des projets de tout ordre, au travers d’un cadre certes, mais surtout en fonction du sens dégagé par le projet professionnel via cette candidature.
A mon sens, ce programme permet d’impliquer l’étudiant dans une démarche de développement de son autonomie, devenir un être-au-monde et préparer non une fin d’études … mais une sortie d’études. C’est l’occasion de se découvrir personnellement, à la recherche d’une posture et d’un avenir (doctorat, formations, vie post-étudiant) dans la recherche, dans la pratique, ou les deux.
Ce stage a permis de faire un grand pas dans l’avancement du projet que je porte avec mon association, de m’y consacrer à plein temps en accord avec la structure associative qui m’a accueilli dans le cadre de ce stage et qui m’a suivi dans le montage de ce projet.
Un accompagnement scientifique, un appui sur la recherche, une vision d’expérience sont des compétences de l’EUL à ne pas hésiter à exploiter.
Hugo DAGUILLON
Plus d'information sur mon projet
Restitution
Notre société urbaine fait actuellement face à un changement à grande échelle, sans précédent et aux multiples visages (inégalités socio-économiques, bouleversements climatiques, etc.), qui nous pousse à relever un défi de taille: réimaginer collectivement nos espaces de vie et nos modes de consommation.
La crise urbaine en cours n’est pas seulement économique ou écologique, il s’agit avant tout d’une crise institutionnelles et donc de systèmes de gouvernance. Une conception de la ville déconnectée des réalités quotidiennes des gens ; et présentée partout comme un organe de décision imposant une urbanisation libéralisée et incontrôlable basée sur la consommation, de New York à Dubaï.
Nous voudrions partager la réflexion suivante: l’avenir des villes dépend moins des bâtiments qui les composent que de l’organisation fondamentale de leur relations socio-économiques. Les idées novatrices pour la ville de demain ne viendront pas des poches de pouvoir économique mais plutôt de zones difficiles, dans le besoin, qui imaginent avec créativité, et qui peuvent vraiment nous inspirer pour repenser la croissance urbaine d’aujourd’hui.
Ces processus informels d’urbanisation sont en fait toutes les pratiques sociales quotidiennes d’adaptation qui permettent à de nombreux habitants de transgresser les «recettes» imposées de l’urbanisation institutionnelle: l’intelligence créative du bottom-up.
Cette intelligence se manifeste dans de nombreux quartiers de Gyumri, transformés au fil du temps par le travail de leurs habitants, souvent en raison d’un abandon politique et de situations de grande précarité. Une forme d’économie circulaire s’y est développée, que nous souhaitons révéler à travers ce document.
Bien qu’il soit bon d’observer cette intelligence créative en tant qu’architectes, nous aimerions aborder la situation avec prudence, et ne pas romancer la pauvreté.
Nous voulons simplement suggérer que cette urbanisation informelle n’est pas seulement le visage de la pauvreté. Ce manque de «formalité» est en réalité une urbanisation très intuitive. Dans ce cas, l’essence des bâtiments ne tient pas seulement dans leur forme, mais plutôt par leur signification intrinsèque : ils sont performants et adaptables.
L’une des clés de lecture de ce phénomène tient dans la réutilisation systématique des matériaux pour faire du logement, des espaces publics ou de l’aménagement paysager. Cette dynamique peut sembler négligeable, mais elle est fondamentale pour nous car elle nous permet d’imaginer une autre expression de la citoyenneté, non contrainte par une gouvernance descendante (dite « top-down ») de l’urbanisation (où l’habitant se trouve être le dernier maillon de la chaîne). Une notion de citoyenneté forte en tant qu’acte créatif qui redéfinit les protocoles institutionnels dans la conception de la ville.
C’est peut-être dans les inventions collectives du quotidien que réside l’avenir urbain de Gyumri.